Transports : la voix des usagers

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Transports : la voix des usagers
© La république des Pyrénées

 

Par Philippe Delvallée
Publié le 4 octobre 2011 à 04h00
Mis à jour à 08h49

 

 
Jean-Michel Tardan et Jean-Michel Leïçarrague, les responsables très actifs de l’association DUT. © Philippe Delvallée

L’association de Défense des usagers des transports en Aquitaine et dans le Grand Pau se veut, à la fois, à l’écoute des usagers et force de propositions.

L’association de défense des usagers des transports en Aquitaine et dans le grand Pau (DUT) est née en juin 2010 à partir d’une revendication des usagers du bus du Perlic suite à l’abandon envisagé d’un tronçon de ligne. Il fut alors fait appel aux compétences de Jean-Michel Tardan, connu pour ses compétences au sein de l’encadrement de la Stap. Ce dernier parvenait à rassembler en 15 jours, 200 signataires, particulièrement remontés, dans le cadre d’une pétition. Cet embryon associatif obtenait gain de cause.

Des propositions permanentes

Aujourd’hui, la DUT est présidée par son fondateur secondé par son secrétaire général Jean-Michel Leïçarrague. « Avec une centaine d’adhérents, nous revendiquons une indépendance viscérale, une force de contestation, de revendication, mais surtout de proposition dans tous les domaines relevant du transport », insiste Jean-Michel Tardan. Cette force provient de son engagement fort et de sa présence dans différentes structures de gestion des réseaux. « Nous sommes, avec 4 autres associations, membres de droit du Syndicat mixte des transports urbains de l’agglomération paloise (SMTU) lequel assure la gestion des lignes de bus, Idelis étant le prestataire de service. Nous intervenons également au sein du Comité à la décision du conseil général en ce qui concerne les lignes de trains Bayonne-Orthez-Pau-Toulouse ».

Ce que préconise l’association, c’est que les usagers se prennent en main. « Nous ne considérons pas les différentes instances concernées (SNCF, RFF, Idélis) comme des ennemis mais comme nos alliés. Il est important de maintenir le service public et de supprimer la voiture au profit du rail ou du bus. Ce que nous voulons, c’est le bien-être de chacun et ce n’est pas pour rien si notre logo est un homme stylisé. L’usager ne doit plus être isolé et nous devons mutualiser nos efforts dans un souci d’intermodalité (lire par ailleurs) ».

Pour mener à bien sa mission, l’équipe de Jean-Michel Tardan multiplie ses participations à diverses opérations qu’il s’agisse des ateliers des la cité au pavillon des arts (initiés depuis avril et prolongé jusqu’en 2012), de Pau à vélo (17 septembre dernier), de la semaine de la mobilité. « Depuis juillet l’offre de bus concerne 22 communes au lieu de 14. Il est normal qu’il y ait des aménagements et des rectifications à faire d’autant plus, qu’en ce domaine, nous avions 20 ans de retard. Bus, vélo et auto partage sont autant de nouvelles opportunités ».

La DUT ne se cantonne pas aux bus de l’agglomération et intervient dans bien d’autres domaines. « Nous avons tenté de nous rapprocher d’Aliénor pour l’A65 mais les responsables ont refusé notre présence lors de l’inauguration. Ce que l’on constate, c’est que la nationale est toujours saturée et que très peu de camions empruntent l’autoroute ». Et Jean-Michel Tardan de pester sur le fait que l’on ait supprimé les panneaux indiquant la direction Saragosse et de regretter que l’on n’ait pas prévu une bande pour la LGV.

Sur tous les fronts

« À la DUT on milite aussi pour le désenclavement du Béarn ». Couloir de bus sur la route de Bordeaux, parking relais à Pau avec des rotations de bus toutes les 10 mn, tarifs uniques dans tous les moyens de transports pour une meilleure lisibilité, gare ferroviaire et routière sur un même site à Pau sont autant de pistes sur lesquels veut intervenir l’association pour éviter de gaspiller tout en étant performant.

« Nous avons déposé un dossier technique pour réactiver la ligne Pau-Canfranc de même qu’un projet PMR (personne à mobilité réduite) pour la gare de Pau. Cette dernière n’est pas aux normes quant à l’accession aux quais pour les handicapés ». Rien n’échappe à la DUT qui s’inquiète également de l’avenir de l’aéroport et qui préconise la mise en place de moyens collectifs entre le Béarn et la Bigorre en ce qui concerne la ligne à grande vitesse. Autant d’aspects qui vont peser lourds sur l’avenir de la partie orientale du département que l’association voudrait efficaces, durables, économiques et environnementaux.

Permanences de Re-Sources, place d’Espagne à Pau, les 2e et 4e mercredis de chaque mois de 9h30 à 11h30 et de 14h30 à 17h30.

===> Le concept d’intermodalité

Il s’agit d’un concept qui implique l’utilisation de plusieurs modes de transport (train, voiture, vélo, bus, marche à pied, etc.) au cours d’un même déplacement.

L’intermodalité correspond à la fin d’un modèle unique (le tout voiture), au développement des modes de transport doux (marche, vélo) et au développement des transports en commun (bus à haut niveau de services, cadencement ferroviaire). Ce concept est le fruit d’un constat : l’évolution des réseaux de transports urbains et interurbains a longtemps été pensée de façon cloisonnée. C’est une alternative à la saturation des infrastructures routières (transport des marchandises) ou des rues de centre-ville.

La finalité est d’optimiser la cohérence, les correspondances et les liaisons entre les différents réseaux dans un souci de préservation environnemental et d’économie des finances publiques.

===> Deux conférences

La DUT organise deux conférences au Pavillon des arts le 21 octobre à 19 heures (PMR : personne à mobilité réduite) et le 25 novembre à 19 heures (intermodalité).

Renseignements : dut.aquitainegrand-pau@laposte.net.

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