HUMEUR D’ETE

, par webmestre

13/08/2022

Quel été ! Caliente…, s’il en est ! A ce jour, 3ème épisode caniculaire en moins de 3 mois… Une sécheresse en passe de battre tous les records… Notre bien commun : l’eau. Elle commence à manquer, habituellement source de fraîcheur et de partage, sur le point d’engendrer disputes et conflits d’usages ! Des incendies destructeurs difficilement maîtrisables. Tableau bien sombre. Sans compter les épisodes méditerranéens à venir…

Les conséquences du réchauffement climatique nous prennent à la gorge, encore plus vite que prévu ! Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas.

Mais non c’est exceptionnel, disent les « bien installés » dans la société… (avec clim, résidence secondaire en bord de mer, SUV, maison dans les bois avec piscine… et j’en passe !). Je ne suis pas jaloux de ce qu’ils possèdent. Ce qui m’intrigue, c’est l’impact négatif de l’usage qu’ils font de leurs multiples biens en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), de destruction de la couche d’ozone, etc…

Face à la dégradation rapide du climat, je pense qu’on ne peut plus attendre. Il n’est pas trop tard. Les changements de comportement et le renoncement à certains biens ou pratiques ne peuvent plus être reportés « sine die ». Il en va de la survie de nos enfants et petits-enfants.

Ajoutons la problématique de la pandémie dont on n’a pas fini de constater les conséquences néfastes en matière de cohésion sociale et l’impact de l’apologie de l’individualisme qui en découle.

Des milliers d’emploi de service (soignants, conducteurs de bus, boulangers, serveurs…) ne sont pas pourvus ; question de salaire et de conditions de travail mais pas que… L’attention et le service des autres (« Le goût des autres » !) ne motivent plus. Grave…

© Comment lutter contre les GES émis principalement par les transports routiers utilisant les énergies fossiles trop généreuses en CO2…

En 2019, le transport est le secteur émettant le plus de GES en France, soit 31 % de l’inventaire national de GES. En 1990, la part des transports, deuxième des secteurs les plus émetteurs, représentait 22 % du total national. Quel progrès ! A reculons !

Objectif urgent : promouvoir le « zéro émission » : l’hydrogène et l’électricité aussi bien pour le ferroviaire que pour les bus, les VL, vélos, trottinettes,… Dans une moindre mesure et de façon transitoire : le GNV, le bio GNV, le GNL…

Faut-il tuer le moteur thermique, père de tous les maux ? Sans en venir à cette extrémité, c’est la voiture électrique qui est la principale alternative. A sa juste place : ni plus, ni moins… Des progrès techniques fulgurants ont lieu tous les jours. Tant mieux. Par contre, l’espace donné à la voiture dans la vie économique et sociale doit être revu et corrigé, urgemment… Tout a été construit, malheureusement, autour de la voiture : l’ère Pompidou !

Le pot d’échappement n’était alors pas un problème : il permettait même d’apprécier la qualité des chevaux-vapeur… Aujourd’hui, « cachez ce pot que je ne saurai voir… » Qu’ils soient catalytiques, silencieux, « double sortie », trafiqués,… il en sort de funestes scories !

Globalement, il faudrait rouler moins, bien moins, et ne pas seulement changer d’énergie. Est-ce cependant compatible avec le rythme que nous impose la société ? Voilà une question complémentaire. Qui est prêt à le faire ? Et les transports en commun ? Un report massif apparaît très difficile alors que tout valorise l’individualisme, avec une diabolisation des espaces clos en période de pandémie persistante.

La tâche de nos élus chargés des mobilités urbaines et interurbaines n’est pas facile. Financer des transports en commun coûteux tout en tolérant les facilités exorbitantes accordées aux voitures en centre-ville est une contradiction rédhibitoire. Une suggestion : rendre le stationnement des VL en centre-ville systématiquement payant et suffisamment coûteux. L’argent collecté serait directement destiné au financement des TC en plus du VT.

Je sais : pas facile de se faire élire avec un tel programme ! Et pourtant, pour éviter un naufrage, lorsque le bateau menace de couler, écoper ne suffit plus !

En complément du bus, je crois davantage au développement de la petite mobilité pour le quotidien, comme le vélo, la trottinette et la marche quand c’est possible.

La mobilité durable doit être plurielle.

© Autre thème essentiel pour comprendre le réchauffement climatique : le non-respect de la nature. Tout ce qui nous est apparu comme un progrès lors des 30 glorieuses s’avère aujourd’hui dévastateur dans la lutte pour un climat vivable.

Exemple : LE REMEMBREMENT DES TERRES AGRICOLES

Extrait d’un rapport de l’ENSEEIHT (École Nationale Supérieure d’Électrotechnique, d’Électronique, d’Informatique, d’Hydraulique et des Télécommunications) de Toulouse.

Rappel historique :

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la France est importatrice de biens alimentaires et garde en mémoire le dur souvenir des pénuries de l’Occupation. Avec l’aide du plan Marshall, un gigantesque effort est entrepris pour moderniser l’agriculture. Tracteurs et machines agricoles se répandent dans les campagnes ; la fertilisation et la protection chimique des plantes se généralisent. La course aux rendements est lancée !

Mais la structure foncière des exploitations agricoles de l’époque n’est pas adaptée à ces nouvelles méthodes de production : les parcelles sont trop exiguës et trop dispersées. Les pertes de temps, l’usure du matériel et les surcoûts s’ajoutent aux dettes déjà lourdes des agriculteurs.

Le remembrement apparaît donc comme la solution idéale. Les terres sont redistribuées entre les propriétaires pour former de grandes parcelles d’un seul tenant et sont regroupées autour des corps de ferme. Des travaux connexes doivent également être menés : des chemins d’exploitation sont aménagés pour permettre aux machines de circuler, les rivières sont réaménagées et des fossés creusés pour évacuer plus vite les eaux, les anciennes limites (talus, haies) sont supprimées pour ne pas gêner le travail.

La procédure est basée sur une loi du 9 mars 1941, modifiée à deux reprises en 1975 et 1985. Son côté très autoritaire permet de venir à bout des récalcitrants parmi les agriculteurs et les exploitants.

Les remembrements menés tambour battant depuis les années 1950 sont à l’origine de graves atteintes au milieu naturel. Les "jardiniers de la nature" sont devenus des "industriels de l’agriculture". Ils troquent les pioches et les faux de leurs ancêtres contre des pelleteuses et des débroussailleuses. Les paysages façonnés, certainement en connaissance de cause, par les anciens sont modifiés et les changements ne semblent pas prendre en considération les conditions naturelles. Aujourd’hui, on parle même de catastrophe écologique !

L’homme se croit plus fort que la nature, en ne la respectant pas un minimum… La nature reprend ses droits quand elle retrouve son lit d’antan lors d’une inondation importante provoquée par les désordres humains (ruissellement infernal dû à la suppression des haies et tassement des sols par les engins agricoles, constructions anarchiques en zones inondables…). Et de créer, par exemple, d’énormes dégâts et de nombreux morts (plus de 180) en Allemagne le 14/07/2021 dans la vallée de l’Ahr, notamment.

On peut encore ajouter l’étalement urbain qui continue malgré la multiplication de lois censées en limiter le développement. A l’occasion de l’incendie de Landiras en Gironde, une photo aérienne est très parlante à cet égard. Les lotissements se sont multipliés à proximité immédiate de la forêt. Comment voulez-vous lutter pour arrêter cet incendie quand les priorités sont à la défense des habitants et leur maison… Ces lotissements sont à l’évidence trop nombreux et trop près de la forêt…

 

« Tous propriétaires » avec maison à la campagne, si possible… Slogan oh !combien d’actualité avec la Covid qui rode… Occuper les maisons anciennes vides ? OK. Mais construire lotissements sur lotissements, ça doit s’arrêter. Artificialisation des sols, minéralisation à outrance des surfaces en hyper centre-ville : arrêtons le massacre !

Cette tribune libre hébergée par le site de la DUT (spécialisée dans le domaine des mobilités) mélange pèle mêle plusieurs thèmes directement liés à l’urgence climatique.

Merci de l’avoir publiée.

Travailler n’a jamais tué personne mais pourquoi prendre le risque ? (Pierre Desproges)

Un retraité qui l’a bien compris… Lou Trébuc

13/08/2022