De l’intérêt de la concertation avec les usagers pour les enjeux de mobilité et de santé ...

, par webmestre

« L’organisation des mobilités sur l’ensemble du territoire doit satisfaire les besoins des usagers et rendre effectif le droit qu’a toute personne, y compris celle dont la mobilité est réduite ou souffrant d’un handicap, de se déplacer et la liberté d’en choisir les moyens. » (Code des transports – Art. L.1111-1).
Est garanti l’égal accès de chacun aux soins nécessités par son état de santé, toute discrimination étant proscrite (art. L 1110-3 du CSP)
Trois exemples sur l’agglomération paloise nous montrent qu’hélas, ces principes fondamentaux ne sont pas pris en compte par nos représentants dans les collectivités.

1 - Océan Imagerie à Pau.
Le centre d’imagerie médicale de Pau-Verdun a déménagé dans un bâtiment flambant neuf au 3, passage de l’Europe au nord de PAU. Il fait partie du groupe dénommé « Océan Imagerie ».
Attention ! Il vous faut un GPS pour le découvrir dans la pampa paloise près de la rocade nord, boulevard de l’Europe sur la D817, en face de l’hôtel Mercure. 
Seule votre voiture peut vous y emmener.
Les locaux de la rue d’Orléans étaient vieillots et inaccessibles aux personnes à mobilité réduite. Rénover coûtait très cher. S’installer dans de nouveaux locaux neufs, d’accord. 
Mais pourquoi hors de portée de lignes de bus fréquentes et faciles à emprunter ?
En l’occurrence, la ligne10, la plus proche du site, passe à 400m environ. L’arrêt « Europe » est équipé d’un quai aux normes « handicapés » mais sans abribus…. Le sentier le plus court pour rejoindre « Océan Imagerie » passe par un bosquet sans cheminement spécifique aménagé. Il faut franchir un fossé. Tout est boueux dès qu’il pleut.
De plus, la ligne 10 ne fait que 8 passages par jour.
Pour info, dans ce nouveau quartier bizarrement urbanisé, se trouvent les établissements suivants : 
* Pyrénées Pathologie – Centre d’anatomie et de cytologie pathologique
* Les jeunes chênes – Centre de soins médicaux et de réadaptation
* La cabane des merveilles – Micro crèche
* Totum pharmacie
* Pyrénées Opticiens
* Europole – Agence de l’eau Adour-Garonne
* Résidence étudiante « Studently-Canopy »
Quelle solution pour les transports en commun ?

2 - Pôle de santé « L’Ossau » à Lons.
Le Béarn n’échappe pas au souci des déserts médicaux. Face à ce désastre, des pôles de santé se créent dans la région paloise. Dont un nouvel arrivant dans la zone d’activités sur le haut de Lons, situé rond-point du Perlic, au croisement de la rocade D 817 et de la voie Nord-Sud.
Le bâtiment de 3 000 m2, accessible depuis la voie Nord-Sud, regroupe plus de 70 praticiens : soins de premier recours (radiologie, généralistes, dentistes, infirmières), soins paramédicaux (laboratoire d’analyses, pharmacie, opticien) et un plateau autonomie orienté prévention et, rééducation (kinésithérapeute, ostéopathe, podologue, orthoptiste, psychomotricienne).

Le pôle de santé de l’’Ossau accueille également des spécialistes liés à la femme, l’enfance et à l’obésité (gynécologue, psychologues, psychiatres…). Le lieu est pensé à la fois pour les praticiens, avec une salle de réunion et de formation, et pour les patients avec une halte-garderie qui garde les enfants pendant les consultations médicales.
Pour se rendre dans ce nouveau centre très excentré, très difficile par le bus…
Les 2 arrêts de la T2 sur le Cami-Salié sont situés à 600 et 650m du pôle : beaucoup trop loin à pied… Les clients sont des patients malades ou en rééducation… pas des sportifs en mal de musculation …
Le Président de Pau-Béarn Mobilités annonce que la ligne T4 sera déviée en juillet pour s’arrêter à ce nouveau pôle de santé. Bien, mais est-ce le bon choix ? La ligne T4 a déjà fait les frais des économies sur le service Idelis en septembre dernier. Nous l’avons déjà qualifiée de sinistrée : comment y intégrer ce nouvel arrêt ?

3 – SOS médecins.
Situé rue Suzanne, du côté du Casino municipal, impossible d’y accéder sans un véhicule équipé d’un bon GPS.
Ce qui est un comble pour des malades qui n’ont que cette solution (ou les urgences de l’hôpital déjà fort encombrées) quand leur médecin n’est pas disponible.

Ignorance ? Recherche de solutions rapides d’aménagement ? Manque d’anticipation ? 
Dans tous les cas, ces trois exemples nous montrent combien nos élus doivent prendre conscience des enjeux des mobilités de demain, et de l’intérêt de la concertation avec les usagers.
La DUT, forte de sa connaissance des dossiers, de son écoute constante des doléances, problèmes et besoins des usagers, est prête à participer aux recherches de solutions de transport, et si possible, avant les décisions définitives.