Un quatrième axe routier entre Pau et Oloron : Faut-il réaliser la 650 ?

, par webmestre

Contrubution de Jean Frilleux, responsable au comité technique de la DUT Grand-Pau.

LES ASPECTS TECHNIQUES ET FINANCIERS
Cette route à seulement deux voies va partir d’Arbus soit à 14 km du centre ville de pau. Elle va coûter au minimum 400 M € soit 1 fois et ½ le budget du Conseil Général. Elle sera limitée à 90 km/h.
L’Etat n’accordant aucune subvention pas plus que l’Europe, cette route sera soit entièrement à la charge du Conseil Général c’est à dire à notre charge, soit concédée à un opérateur privé qui percevra un péage pour se rembourser…et faire du bénéfice, bien qu’il affirme « prendre des risques » si le trafic est insuffisant . Il serait intéressant de lire les termes du contrat pour voir qui va supporter réellement le manque à gagner de l’opération.
 

QUI VA EMPRUNTER CETTE NOUVELLE VOIE ?
...1- Au niveau local 
 *dans le sens Pau-Oloron

 Les habitants du Centre-ville et de l’Est de l’agglomération devront se rendre à Arbus. L’allongement de la distance ne procurera aucun gain de temps et le péage sera dissuasif pour une aussi courte distance.

 Pour la zone industrielle de Lacq la situation est la même. La route Monein Oloron constitue un itinéraire de délestage plus court, gratuit et plus accessible aux camions grâce aux travaux importants réalisés en amont de Cardesse dans la descente vers Oloron

 De plus les véhicules se dirigeant vers la vallée d’Aspe évitent le Centre ville et roulent plus facilement.
*dans le sens Oloron Pau

 Pour aller au Centre et à l’Est de Pau, la RN134 est la voie la plus courte. L’utilisation de la rocade permet de gagner facilement le Nord de la ville. Là encore le péage sera dissuasif.

 Pour aller vers l’Ouest, la route de Monein suffit. De plus, la nouvelle « route » desservira directement la zone commerciale de Lescar. Son attractivité portera préjudice aux commerçants d’Oloron.

 Pour la zone de Lacq, la route de Monein jouera le même rôle que dans le sens Lacq Oloron.

 ...2-Au niveau régional
*sens Toulouse Saragosse
Le trafic passe par le tunnel de Bielsa, l’itinéraire est plus court de 45km plus rapide, moins coûteux (65 km d’autoroute en moins ) et surtout l’itinéraire ne compte qu’un seul point haut : le tunnel de Bielsa. Pour tous les itinéraires, la route Oloron Saragosse souffre de deux handicaps importants : la montée du tunnel du Somport 25 km à partir de Bedous dont 10 km à 10% depuis Urdos et la montée de 14 km en rampe de 6% jusqu’au col de Montrepos à 1280 m d’altitude. Les descentes fortes sont aussi pénalisantes à cause du surcoût d’usure des pneus et des freins.

 *sur Bordeaux Saragosse
Le trafic passe par Irun et passera « toujours » par Irun. Les véhicules bénéficient sur 150 km de route gratuite jusqu’à St Géours de Maremmes et n’empruntent l’autoroute à péage que sur 66 km au lieu de 185 km sur Pau Bordeaux.
La route de la Bidassoa vers Pampelune est certes sinueuse mais à faible rampe et le tunnel de Velate est très bas (500 m ), le reste du parcours est quasiment en plaine. La route espagnole est bien aménagée avec des portions à 4 voies.
La distance pour les deux itinéraires étant quasiment la même : 471 km par Irun, 463 par le Somport, celui par Irun est donc plus rapide.
Le seul axe qui pourrait générer un peu de trafic est Limoges, Montauban, Agen, Aire/Adour, Pau, Saragosse.

Conclusion :
La réalisation d’un tel projet, outre les dégradations importantes causées sur les milieux naturels et agricoles constitue un pari hasardeux par rapport aux trafics escomptés. Où se situe le seuil de rentabilité ? L’endettement peut-il être supporté par le seul Conseil Général, sachant que le projet représente 1 fois ½ son budget annuel ? Où en sont les études de trafic ?
Avant de se lancer dans une réalisation aussi lourde financièrement, les élus doivent rassembler un maximum d’informations avant de passer à l’exécution.

J. Frilleux 8/11/2011


 Voie Férrée Pau-Canfranc :
Le Ministère des Tranports
répond à la DUT

 


Notre tract


Déclaration conjointe du ministre auprès de la ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, chargé des Transports, M. Thierry MARIANI,
et du ministre des Travaux Publics et des Transports, M. José BLANCO LOPEZ
sur les interconnexions de transport entre la France et l´Espagne : 

Texte de la déclaration
 Le texte de la déclaration.