Mais alors pourquoi, eux, continuent-ils d’habiter à Orthez alors qu’ils travaillent dans le BAB, le district Bayonne - Anglet - Biarritz ? « Financièrement, je ne pourrais pas vivre sur la côte avec les prix de l’immobilier qui y sont pratiqués », explique Marc. « Mon ami travaille à côté de Pau alors on s’est installés à mi-chemin », ajoute Nelly. François-Xavier et Elisabeth n’ont, quant à eux, même pas pensé à quitter la cité Fébus où ils habitent depuis longtemps.
Et pour ces usagers, le train s’est très vite imposé face à la voiture. « Il y a un argument financier non négligeable, puisque la moitié de l’abonnement est prise en charge par l’employeur », note François-Xavier. Par mois, cela leur revient donc à 59,65 €. « Par rapport à l’essence, à l’usure de la voiture, aux bouchons et à la fatigue, on est gagnants », estime Nelly.
Train pyjama
« Les choses se sont progressivement dégradées, lance Elisabeth. Avant on prenait le train à 6 h 55, puis à 6 h 31 et maintenant 6 h 24, bientôt ce sera le train pyjama ! » Le trajet se poursuit et le premier arrêt se fait à Puyoô. Avec quelques voyageurs de plus, le train reprend rapidement son chemin. Mais à Peyrehorade, le stress commence à gagner les usagers : « Pour permettre le croisement avec un autre train, nous faisons un arrêt estimé à cinq minutes », vient d’annoncer l’agent.
"Le temps que je perds dans les retards, je le grignote sur ma pause-déjeuner"
Le regard fixé sur sa montre, tout le monde attend. C’est que, depuis lundi, le changement d’horaires titille leurs nerfs. « Lundi, il y a eu une collision avec un animal. Et mardi, nous sommes arrivés à Bayonne à 8 h 10 (au lieu de 7 h 38) en raison de problèmes électriques », raconte Philippe, monté à cet arrêt. Tous jugent que la ligne est sinistrée.
À Urt aussi la voie unique ralentit le trafic. Finalement, les retards sont assez fréquents. Et les usagers sont souvent obligés de compresser leur journée. D’autant que le dernier train direct part à 17 h 46 contre 18 h 03 il y a encore quelques jours. « J’ai une demi-heure de vélo pour me rendre à Anglet, détaille Marc qui est comptable. Le soir, je prends le train de 17 h 13. Le temps que je perds dans les retards, je le grignote sur ma pause-déjeuner. » Tous conviennent avoir la chance de travailler avec un « employeur conciliant ». Mais, face aux collègues, les retards ou les aménagements d’horaires peuvent créer quelques tensions.
Pour les usagers, le train reste toutefois plus reposant que la voiture. « Et le gros avantage c’est que l’on fait des rencontres », remarque Nelly.
Convivialité et solidarité
Convivialité et solidarité, telle pourrait être la devise des usagers. Si le train est annulé, ils covoiturent et quand l’un d’entre eux l’a loupé, il peut souvent compter sur un autre pour le ramener.
Il est 7 h 43, le train entre en gare avec cinq minutes de retard. Nelly, qui a raté son bus, va chercher son vélo dans le garage sécurisé. Elle doit vite filer pour espérer être à Anglet à 8 h 30.
Pour rejoindre « Sud Ouest », le bus est passé à 7 h 45. Il faudra donc patienter jusqu’à 8 h 04 avec une arrivée à 8 h 15. Le défi est donc presque rempli. « Comme quoi, les trains arrivent aussi à l’heure », sourit François-Xavier.