Territoire et liaisons ferroviaires en Béarn,...

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Territoire et liaisons ferroviaires en Béarn,

entre isolement et ouverture

Des liaisons directes limitées.Un pays « oublié »
Un isolement prononcé
Une ouverture limitée au XIX ème siècle
Apogée et déclin du rail au XX ème siècle
Le retour « timide » du train au XXI ème siècle
Pour l’amélioration des liaisons : les « souhaits » de la DUT

  

I/ Des liaisons directes limitées.

Depuis Pau : trains directs pour Bordeaux, Paris, Bayonne, Hendaye, Oloron, Bedous, Toulouse.
Des fréquences insuffisantes sur certaines lignes, surtout aux heures de pointe, pour les trains du quotidien.
Un taux de régularité insuffisant : vétusté des lignes, suppression récurrente de trains.

II/ Un pays « oublié »

Une région excentrée dans le territoire français…
Paris 800 km ; Marseille 600km ; Lyon 700km ; Nantes 600km.

Et éloignée de la Péninsule ibérique.
Madrid 600km ; Lisbonne 1000km ; Saint Jacques de Compostelle 1000 km.

III/ Un isolement prononcé

Géographiquement

Par les distances
Par les reliefs barrières : Massif central ; Pyrénées
Par la barrière « épidémique landaise : malaria »

Historiquement

Antiquité : axe méditerranéen dominant avec Rome, mais région isolée du centre politique et loin des routes commerciales importantes. Rome se repose sur les élites locales ; romanisation moyenne.
Moyen âge  : invasions barbares (Wisigoths), conquête Arabe stoppée, raids Vikings(Oloron). Pays de « marche », Charlemagne, Roncevaux, qui se replie sur lui-même.
XIII ême siècle  : Gaston Phébus et la principauté Béarnaise qui échappe à la guerre de Cent ans. Isolement vis à vis des grandes routes commerciales.
Ancien régime  : XVII ême, XVIII ême siècle/arrivée du pouvoir royal ; réunion du Béarn à la France (1620). Traité des Pyrénées (1659), fixation de la frontière actuelle ; arrivée des intendants, mais influence restreinte : pays d’états très autonomes ; Parlement de Navarre ; isolement relatif vis-à-vis de Versailles.

IV/ Une ouverture limitée au XIX ême siècle ;

Unification administrative et politique : pouvoir de Paris ; départements, préfets, code civil. 
Arrivée du rail : fondation de la Compagnie du Midi, la seule qui ne part pas de Paris. 
Arrivée du rail à Pau et Tarbes en 1967 ; déviation vers Lourdes (Bernadette) Antennes pyrénéennes et électrification précoce Pau Montréjeau (manque de charbon)+ Débuts du tourisme et du thermalisme dans les Pyrénées (Biarritz, Cauterets)

Mais, peu de relations avec l’Espagne, le pays se replie sur lui-même : guerre d’Espagne ; Guerres Carlistes, 

Rail : écartement de 1668 mm ; rupture de charge, rampes sévères qui plombent le trafic. désintérêt vu de Paris, pour l’Espagne : « les Pyrénées ne se trouvaient sur le chemin de personne » (Michel Chadefaud). Déstructuration, restructuration. 

Achèvement des antennes ferroviaires locales, lieux d’échanges entre les économies montagnardes et la plaine régionale. Mais concurrence brutale avec le reste du pays : déclin des entreprises petites et moyennes. Essor du tourisme et du thermalisme ; rôle de la Compagnie du Midi et son système intégré.

V/ Apogée et déclin du rail au XX ême siècle

1900/ 1939 ; apogée de la longueur des lignes (plus lignes départementales) Electrification intégrale mais passage en 1920 du courant alternatif 12000v (courant « boche ») en courant continu 1500v : lignes plus chères à équiper et exploiter. Mise en service du tunnel du Somport en 1929.Mais trafic faible dès le début.

1940/ 1945 : peu de destructions pendant la guerre. La ligne de Canfranc fonctionne A plein rendement (à l’abri des bombardements) 6MT annuelles. 9 juin 1944 : sabotage de la ligne .400 wagons bloqués à Canfranc avec 2400 t de café et sucre et 1200 t de charbon et minerais.

1950/2000  : le déclin de l’après - guerre.
La disparition des antennes pyrénéennes : concurrence de la route ; matériel roulant inconfortable et obsolète ; vitesse commerciale réduite ; fastidieuses manœuvres de dédoublement 
Réduction de l’offre sur Toulouse Bayonne ; disparition des trains de nuit Hendaye Marseille, Hendaye Lyon et Pais Tarbes. La ligne devient uniquement régionale. Le manque d’entretien provoque le vieillissement accentué de la ligne menacée de disparition Les antennes restantes sont desélectrifiées.

VI/ Le retour « timide » du train.

Mise en service de la LGV Tours- Bordeaux. Gain d’1 heure sur Pau –Paris effectué en 4h20mn (21h en 1890 ; 7h en 1970)
Prédominance de l’axe Pau- Bordeaux-Paris. Fréquences correctes pour aller à Bordeaux :10 trains directs + 3 correspondances à Dax.
Sur Pau –Toulouse : 9 trains + 3 pour Tarbes dont 4 inter city.
Sur Pau-Bayonne ; 9 trains + 2 directs pour Hendaye.
Réouverture de la ligne Oloron Bedous le 16 juin 2016 :8 trains /R sur Pau Oloron dont 4 sur Pau Bedous.

Pour l’amélioration des liaisons : les « souhaits » de la DUT.

A court terme
Amélioration de l’accessibilité de la gare et DANS la gare (monter dans les trains).
Augmentation des fréquences locales aux heures de pointe (RER Béarnais)
Amélioration des liaisons sur Bayonne Hendaye et Pau-Tarbes- Toulouse.
Respect des horaires ; ponctualité.
Liaison quotidienne du train de nuit Pau Paris par Dax.

A moyen terme ;
Liaisons directes avec les principales villes de Nouvelle Aquitaine.
Liaison directe vers Marseille.
UN 5ême TGV
Train de nuit Hendaye Lyon Nice.
A long terme : LGV ??

Jean Frilleux : responsable ferroviaire à la DUT.

Cliquer sur l’image ci-dessous pour voir les cartes.