La suppression des trains intercités : la mort lente du piémont pyrénéen.
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C’est sans surprise (hélas !) mais avec colère que la D.U.T. a pris connaissance du rapport DURON. C’est l’aboutissement d’un processus systématique de destruction du réseau ferré national annoncé depuis 40 ans et mis en place par petites touches d’une manière rampante et continue.
En 1975, la SNCF d’alors annonçait son intention de ne conserver que 15 à 16000km de lignes. 40 ans plus tard, elle y est presque arrivée. Responsable du rail au sein de notre jeune association, j’avais, il y a 19 ans, fait l’étude de la ligne. (La presse locale s’en était fait largement l’écho). J’avais déjà constaté la dégradation du service sur cette ligne et suggérer des solutions pour la redynamiser. 20 ans après, aucune amélioration n’a été enregistrée et la dégradation s’est accentuée. Nous assistons donc : outre la disparition de liaisons directes vers Marseille et Lyon, à la fermeture de l’antenne de Luchon et à la « mise à mort » de Toulouse-Hendaye.
Or, le transfert sur route de la ligne constitue un non-sens territorial, environnemental, et économique, à savoir :
- Un allongement considérable des temps de parcours souligné par le tableau comparatif. Paru dans la presse, mais qu’il faut augmenter à cause des entrées et sorties de ville, surtout aux heures de pointe.
- La multiplication des autobus. Il faut 5 bus pour remplacer un train corail, ce qui implique la multiplication par 5 des frais : salaire des chauffeurs, achat de bus, gazole (875 l, par jour) entretien (vidange tous les 2 mois et demi) pneus etc…le changement des bus tous les 15 ans. Un train dure 30 ans minimum. Donc : le bilan économique : investissement et fonctionnement n’est pas significatif en faveur du bus. Il faut aussi que les chiffres avancés par la SNCF soient justifiés et puissent être vérifiés.
- Une atteinte à l’environnement : on remplace un train non polluant par 5 bus soit une consommation de 23000 litres de gazole par mois. Quid du réchauffement climatique et de la transmission énergétique ?
Quelles solutions pouvons-nous envisager ?
- La mise en service d’un nouveau matériel.
Il ne nous appartient pas, en tant qu’association de désigner un constructeur plutôt qu’un autre. En revanche, nous pouvons définir ce que doit être un TET et à quels critères doit-il répondre ?
-Un TET est un « train au long cours » qui transportera des voyageurs pendant au moins 4 heures, il doit être :
– Accessible à tous : plancher bas quais rehaussés, emplacements pour fauteuils roulants.
– Réversible pour éviter les manœuvres en particulier dans le rebroussement. On gagnera 20 minutes entre Toulouse et Hendaye (rebroussement de Bayonne) et encore 20 minutes sur Marseille (rebroussement de Toulouse).
– Capacitaire : 400 places pour les longs parcours.
– Confortable : pas de siège suffisamment long, prise électrique pour chaque place ; nursery ; bar buffet ; emplacements à bagages.
Avoir une fréquence suffisante et des horaires adaptés.
Seule, une offre attractive pourra ramener les voyageurs dans les rames. En reprenant un slogan de la SNCF, nous pouvons lui dire : « à elle de nous faire préférer le train ».